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Paradis perdu

Que reste-il, 40 ans après, de la génération des hippies ? Cette question est le fil conducteur du film d'Etienne Faure Des illusions sorti le 4 février 2009 - dans une certaine confidentialité (3 salles en France dont 2 à Paris).

Ce film rappelle qu'Ibiza ne se cantonne pas à ses boites de nuit et nous apprend un certain nombre d'autres choses intéressantes...

On raconte qu'à "l'époque" (dans les années 60, donc) l'argent faisait malgré tout partie des préocupations des hippies. La différence notable étant que ceux qui en avaient (et qui bien souvent avaient travaillé pour ça) le partageaient... Certes, de nombreux hippies étaient issu de bonnes familles mais, ayant souvent coupé les ponts avec leurs parents, ils n'étaient plus "entretenus". Rappelez-vous, Stefan au début du film More est sans un sous et accepte de participer à un casse avec son copain Charlie... A Ibiza, le jeune homme sera contraint de travailler pour Wolf, son rival...

Le film d'Etienne Faure rappelle aussi la tolérance avec laquelle les ibicentos ont accueilli les hippies. Outre les charmes naturels de l'île, l'hospitalité des autochtones envers ces arrivants d'un genre nouveau est aussi une des raisons du succès d'Ibiza.

Des illusions souligne encore une dure réalité : l'île, jadis plus belle et tranquille, a été marquée depuis les années 80 (les années de la "movida" post Franquiste où le capitalisme a explosé en Espagne) par une urbanisation massive et un afflux touristique. Ibiza a perdu une partie de son charme "élististe", ses côtes grignotées par une marée de ciment (tout comme a été défigurée la baie de Palma à Majorque). De plus, Ibiza est devenu la destination phare d'un tourisme de masse populaire notamment venu d'angleterre (et qui ont fait de San Antonio, la deuxième ville de l'île, leur fief). Heureusement que la vielle ville, Dalt Vila, a conservé toute sa superbe. Classée par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'Humanité, on ne peut plus y déplacer une seule pierre. De même on peut espérer que le relief de l'île, avec ses côtes sauvages aux falaises abruptes et ses petites montagnes recouvertes de pins sera un frein naturel à la marche du tout béton.

Mais faut-il se plaindre qu'Ibiza soit devenue une île accesible, confortable et équipée de toutes les comodités modernes ?


La fiche du film sur Allociné

Crédits : Musique originale du film More par The Pink Floyd © Lupus Music Co. Ltd - Columbia Records
Photos et extraits du film More de Barbet Schroeder © Les films du Losange (1969)